Test God Of War Ragnarök
Une déception titanesque !

En bref
- Testeur : Draven
- Note : 13 / 20
- Plateforme : PS5
- Temps de jeu : 56 heures
- Complétion : 60 %
- LES +
- Graphiquement beau
- VF de qualité
- L'OST sublime
- LES -
- Du recyclage à gogo
- Très peu d'innovation
- Un scénario qui laisse à désirer
- Les Murs invisibles
- Le gameplay avec Atreus
Review
Le fan que je suis de God Of War et de beat them all, ne peut avoir qu’une amère déception qui parcours son être en pensant à ce GOW Ragnarök. Santa Monica nous avait pourtant gratifié d’un très bon jeu en 2018, revitalisant avec un certain talent la licence. Un récit initiatique entre un père et son fils s’apprenant à se connaitre augurant une suite qui ne pouvait être que meilleur ! Malheureusement, la réalité en a décidé autrement. Quatre ans après le voyage de Kratos et Atreus à travers Midgard, God Of War Ragnarök débarque avec fracas sur nos PS4/PS5, avec l’intime conviction de conclure ce diptyque nordique. Ce jeu se pose sans aucun problème comme ma plus grande déception vidéoludique.
GAMEPLAY :
GOW Ragnarök reprend la formule qui a fait le succès de GOW (2018) sans la changer d’un iota. C’est bien là tout le problème du titre. Le soft précèdent se voulait plus grand public en « dark-soulisant » son gameplay à base de contre et d’esquive en s’appuyant sur une caméra se situant au plus proche de Kratos à la manière d’un Resident Evil 4 ou The Last Of Us. Contrairement aux épisodes PS2/PSP/PS3 optant pour une caméra plus éloignée pour faire face à une horde d’ennemis. On pouvait donc lui pardonner ses quelques écarts comme un système de lock hasardeux, son manque d’armes, ses quelques longueurs car c’était un vent nouveau pour la franchise. Ce qui est impardonnable pour cette suite. Santa Monica a bénéficié de quatre années de développement pour améliorer la formule. Hors, on s’aperçoit au fil des heures de la carotte pour laquelle on a déboursé la coquette somme de 80 euros. On se rend vite compte que GOW Ragnarök recycle sans vergogne quasiment l’intégralité des environnements de l’opus 2018. Il y’a également très peu de nouvelles armures, les messieurs de la Sainte Monique ont préféré reprendre les assets du jeu y compris pour les équipements du New Game+ de GOW (2018). Ce n’était qu’une douce utopie d’imaginer pléthore de nouveautés. Le gameplay est resté le même qu’en 2018, que ça soit les combos « R1+R2 » ou les animations d’attaques. Les seules ajouts sont qu’on peut choisir différentes jauges de rage qui n’ont pas le même effet sur notre héros, et jouer Atreus lors de quelques phases de jeu qui donneront envie de s’arracher les cheveux dû à la répétitivité de sa boucle de gameplay très peu évolué en comparaison de celle de son paternel. Le semi open-world « recyclage-land » offre des quêtes secondaires allant du passable à l’oubliable malgré de veines tentatives de les scénariser. Les développeurs sûrement par conscience écologique ont aussi recycler les boss annexes de God Of War (2018) en changeant le nom et l’apparence de ces boss, arborant un vert piquant les yeux et ayant comme nom « Berserker ». Je passe sous silence le fait qu’on nous cadenasse dans notre progression de personnage avec des mécaniques de light-rpg nous faisant croire à un semblant d’amélioration. Autre point, qui m’a agacé c’est la carte qui est esthétiquement jolie mais bien peu pratique quand il s’agit d’indiquer où aller. La faute à un design trop épuré.
GRAPHISMES ET MISE EN SCENE :
Graphiquement parlant le jeu est tout aussi beau que son prédécesseur. C’est bien normal puisque une grosse partie du jeu est une redite de l’épisode d’avant. Après, j’accorde au jeu que ces rares nouveaux environnements sont très propres et rendent bien sur PS5. Les animations lors des combats sont toujours autant fluides qu’auparavant en plus d’avoir des effets de particules détaillés. God Of War Ragnarök reste dans la lignée de ses grands frères avec une violence graphique sanguinolente. Attendez vous à des effusions de sang, de l’éviscération à grands coups de hache Léviathan, lames du Chaos, et de lance Draupnir.
C’est bien l’un des rares points où le jeu ne déçoit pas, il en va de même pour les animations faciales qui ne sont pas au niveau d’un TLOU Part 2 mais qui ont le mérite de crédibiliser les expressions des personnages. Elles réussissent à véhiculer de l’émotion accompagnant une mise en scène intimiste. D’ailleurs cette mise en scène qui a été conservé n’est pas toujours à propos peinant énormément à rendre des événements d’une importance capitale comme le Ragnarök, épique. Cette caméra proche de nos protagonistes fonctionnait autrefois sur le Dieu de la Guerre (2018) rendant impactant les dialogues entre Kratos et son fils pour nous immerger au cœur de ce voyage. Mais dans GOW Ragnarök, ce parti prix dessert l’intensité mythologique de l’épopée et limite les possibilités d’en mettre plein la vue aux joueurs. C’est ballot quand on a un titre évoquant la fin du monde nordique.
BANDE-SON :
L’OST du jeu est la plus grande qualité du titre selon moi. Bear McCreary a fait une meilleure composition que dans GOW (2018). Vraiment, sa musique dégage un sentiment d’excursion sans fin. Ses différentes compositions cernent toujours comme il faut le caractère de chaque personnage venant s’immiscer dans l’intrigue. Ses sons varient souvent avec des notes plus ou moins douces afin de souligner des émotions comme la colère ou la tristesse. Bear McCreary signe un score magistral capable de saisir tout l’univers mythologique nordique à travers des morceaux grandiloquents. Le jeu est clairement inattaquable là-dessus. Les musiques sont tellement bonnes que je les écoute régulièrement. La VF est quand à elle de qualité, comme à chaque fois dans les productions Playstation, c’est fait avec goût ! Le Sound design est correct. On entend toute la violence des coups portés de par le bruit de l’acier déchirant la chair, le silence assourdissant lorsqu’on navigue en pleine mer est également de la partie.
SCENARIO :
L’histoire m’a grandement attristé par la fainéantise dont elle fait preuve tout est ultra convenu. Le scénario ne créé aucune surprise venant nous frapper en plein visage. De plus, il y’a un gros bémol dans l’intrigue, c’est qu’il n’y aucun véritable méchant dans ce Ragnarök. Merde quoi ! On est dans God Of War, là où les dieux doivent être cruels et mesquins. Le seul personnage qui s’apparente un tant soit peu à une « ordure » serait Heimdall, qui est en vérité une lavette qu’on balaye en cinq minutes, au même titre qu’Hermès dans God Of War 3. Autre défaut, c’est que ce panthéon nordique est composé de juste trois pauvres dieux qui n’ont pas la classe de l’Olympe en terme charisme. De plus, j’ai eu le sentiment à plusieurs reprises qu’il manquait des pans entiers de scénario ! La preuve ultime étant le fait que l’objectif principal d’Odin qui est l’antagoniste principal est incompréhensible du début jusqu’à la fin du jeu. Le scénario est plus que bancal.
CONCLUSION :
God Of War Ragnarök est un jeu sans ambition artistique, qui s’évertue à rester moyen du début jusqu’à la fin de son expérience. Le jeu est l’exemple type de ce qu’on peut qualifier de « produit ». Un jeu qui veut plaire à tout le monde mais qui par ce fait perd l’envie de proposer une expérience unique. C’est à se demander pourquoi Santa Monica a eu besoin de quatre ans de développement pour accoucher d’un résultat pareil. Désormais, il paraît évident qu’en plus d’avoir perdu son âme, Santa Monica a tué la licence qui fit sa gloire.
Et sur 5, ça donnerait quoi ?
Ce jeu est un chef-d’œuvre et montre ce dont Santa Monica est capable à son meilleur. C’est un mélange parfait d’un excellent gameplay et de graphismes …